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Trouver un job

Préambule : cet article était à la base destiné à une sorte de guide pour mes étudiants.
Faute de temps, je n’ai pas su terminer ce guide pour mes étudiants de cette année, et pour cause : il s’écrit un peu tout seul et commence à compter pas mal de pages. À ce rythme, ça pourrait ressembler à un livre.
Je partage ce “chapitre” ici pasque c’est le plus abouti et le plus important pour mes étudiants de l’année qui se termine.

Avertissement : Ce guide est un travail personnel. Je vais écrire comme je parle. Il y aura des gros mots. Vous ne partagerez peut-être pas certains de mes points de vue. Certaines astuces ou méthodes ne marcheront peut-être pas avec vous. C’est normal.
Je partage le contenu de ce guide avec vous pour deux raisons : premièrement, ce qui a marché pour moi marchera peut-être pour d’autres, et, surtout, je vous aime.
Je n’ai pas la science infuse (moi qui aime tant le thé, pourtant… hum, bref), mais j’ai eu la chance d’avoir une courte carrière pourtant bien riche en rebondissement. J’ai fait des erreurs, je les ai payées, parfois cher, mais j’en ai appris plein de choses.
Mon but n’est pas de vous empêcher de faire des erreurs ; vous en ferez. Promis.

Trouver un job, c’est terrifiant. Encore plus lorsque l’encre de son diplôme n’a même pas encore fini de sêcher.

C’est quand même l’enjeu de toutes nos études : trouver un emploi dans notre secteur, faire de notre passion notre métier.

Dans ce chapitre, je vais partager ma méthode pour trouver un job. Elle n’est pas parfaite, mais elle a marché pour moi : j’ai bossé dans pas mal de boîte (j’aime changer, j’aime bouger), et qui dit changement, dit recherche d’emploi. En 5 ans de carrière et à peine moins d’agences, je dois totaliser 1 semaine de chômage. Et surtout, à chaque changement, je me suis offert le luxe de choisir mon job.

Ceci dit, avant de vous donner ma méthode pour trouver un job, je vais vous donner la réponse à la grande question. Oui, oui, la question sur la Vie, l’Univers et le Reste.


La Réponse

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Allez, je devais la faire…

Plus sérieusement, je vais vous donner la vraie réponse, le sens de la vie : Travailler pour vivre, pas l’inverse.
Avoir un travail, payer ses impôts, c’est important. Mais ce n’est pas la finalité. On fera tous, tôt ou tard, des trucs qui ne nous plaisent pas (moi, par exemple, c’est la paperasse). Mais on est obligés, alors on mordra sur sa chique et on le fera quand même.

Ceci dit, on travaille pour vivre, pas l’inverse. Si votre travail devient la source numéro 1 de votre stress, si vous ne dormez plus, si vous vous rendez malade rien qu’à l’idée de vous lever pour voir votre boss ou vos collègues, alors changez de job.

Vous ne le regretterez jamais.

Je me suis ruiné la santé avant de le comprendre, mais depuis, je n’ai jamais plus fait la même erreur, et j’applique la commandement suivant à la lettre : si, pendant toute une semaine, chaque matin, je préfèrerai rester au lit que d’aller au boulot, c’est qu’il est temps d’en changer.

Ce n’est pas facile. C’est pas toujours faisable de suite. Mais c’est un commandement qui m’a toujours, toujours rendu heureux.
J’ai appris beaucoup de choses en travaillant, des bonnes comme des mauvaises. J’ai eu des chouettes collègues et j’ai aussi cotoyé quelques vrais cons (j’ai aussi été le con de certains - on est toujours le con d’un autre).

Mais jamais, jamais, je n’ai regretté d’avoir quitté un job.

Si vous vous sentez à l’étroit quelque part, partez avant que ça ne deviennent une torture de se lever le matin pour y aller.

Et rappellez-vous : on travaille pour vivre, pas l’inverse.


Un peu de préparation

L’idéal, quand on cherche un job, c’est d’arriver à se payer le luxe de choisir son emploi : avoir suffisamment d’offre pour choisir celle qui vous plait le plus (quelle qu’en soit la raison).

Et pour multiplier les offres, c’est simple : il faut multiplier les demandes.

Pour ma part, à chacune de mes recherches d’emploi, j’ai d’abord créé un fichier texte, un fichier tout simple.
Ensuite, j’ai recherché toutes les sociétés, agences web, organisations susceptibles d’avoir besoin de mes services. Et, sans faire de tri, je les ajoute dans le fichier texte, avec le nom, le site web, une adresse mail de contact et un numéro de téléphone.

Généralement, je m’arrête quand je ne trouve plus rien, et ça fait vite un fichier de pas loin de 100 adresses, parfois plus.

Pourquoi ne pas trier ?

On m’a souvent posé la question, pourquoi ne pas faire un tri dans ces adresses, virer les sociétés avec des sites pourris, etc…
C’est simple : premièrement, les cordonniers sont les plus mal chaussés, et, secondo, l’inverse n’est pas forcément gage de qualité.
Enfin, c’est surtout le premier contact et sa réponse qui vous détermineront à garder la société sur la liste ou non.


Envoyer une candidature spontanée

Il est donc temps d’envoyer une candidature spontanée, par mail, à chacune des sociétés de la liste.

Vous y joindrez votre CV, et on reparlera de celui-ci juste après.

Quelques petits conseils pour cet envoi.

Pas de mail en cc !

Il y a plusieurs raisons à cela : premièrement, chacune des sociétés recevra la même candidature, sans possibilité de le personnaliser. C’est pas top.

Ensuite, si vous ratez votre envoi, il est possible que les sociétés voient chacune les adresses de toutes les autres, et niveau crédibilité, c’est zéro.
Pire encore, si vous répondez à une réponse d’un mail en cc, vous ripez et “répondez à tous”… et paf, grillé, bravo.

Et enfin, au niveau du suivi, c’est catastrophique : comment bien s’y retrouver entre ceux qui ont répondu, ceux qui ne l’ont pas fait, etc…
La plupart des messageries modernes gêrent les mails comme des conversations, ce sera d’autant plus simple pour le suivi si chaque candidature est individuelle.

Ouais mais je mets quoi, dans ce mail ?

Déjà, vous joignez votre CV. On va en reparler. Ensuite, vous ne joignez pas de lettre de motivation. À part pour des secteurs très codifiés (banques, administrations), elle ne sert à rien : votre mail est la lettre de motivation.

Évitez d’en faire trop lorsque vous parlez de la société à laquelle vous écrivez : l’employeur sait que vous êtes hypocrite et que vous cherchez un travail pour payez vos impôts, épargnez-lui le couplet “vous êtes les meilleurs, je vous aime mais je n’en pense pas un mot”.

Présentez-vous rapidement, mais ne récitez pas votre CV : il est en pièce jointe.

Soyez tel que vous êtes : vous êtes d’un naturel strict et sérieux ? Soyez strict et sérieux. Vous avez tendance à faire des blagues tout le temps ? Montrez-le, placez une petite blague dans le mail. Soyez originaux, faites que les gens aient envie d’en savoir plus.
Quand je donne ce conseil devant des gens plus âgés, souvent, ça tique, mais j’ai une excellente anecdote à vous raconter : lors d’une de mes recherches d’emploi, j’avais fait un mail de candidature fidèle à mon caractère : direct, rentre-dedans, un peu impertinent, avec quelques jeux de mots et une bonne blague pourrie. J’ai reçu pas mal de réponses, dont une qui, en substance, disait :

On a pas du tout aimé votre candidature : vous êtes un p’tit rigolo et nous, on est des gens sérieux, on aime pas les petits rigolos dans votre genre.

Et bien au final, j’étais content d’avoir envoyé mon mail avec ma blague, pasqu’il renvoyait à ce que je suis vraiment, tous les jours. Admettons que j’avais rédigé un mail sérieux, guindé, et que, au final, je décroche un job chez “Pas Cool, inc.“ : c’est sûr, j’aurais été malheureux comme une pierre.

Bref, soyez tel que vous êtes, c’est déjà une sorte de filtre, car il n’y a rien à faire, l’entente au bureau, c’est pas seulement gage de qualité de travail, c’est surtout moins de stress et plus d’envie.

Et surtout, surtout, surtout : PAS DE FAUTE D’ORTHOGRAPHE ! Pas une seule. Y a pas d’excuse. Pas de dislexie qui tienne, pas de chiropilose (vous savez pas ce qu’est la chiropilose ? J’en parlerai une autre fois), aucune excuse.
Demandez à papy de vous relire, puis à tonton, puis à un inconnu dans la rue, on s’en fout, il doit juste pas y avoir de faute.

Vous avez trouvé une faute dans ce guide ? Je suis désolé, elle est passé entre les mailles d’une triple relecture. Signalez-la moi, vous aurez un Snickers.


CV

Un CV, c’est important.

Mais un CV, ça peut très vite être très, très moche.
Dans la plupart des boîtes où j’ai bossé, j’avais, d’une manière ou d’une autre, accès aux candidatures spontanées des gens qui postulaient. Et dans 90% des cas (sans exagérer, vraiment), le CV était juste à vomir.

Vous avez un semblant de sensibilité graphique, c’est pour ça que vous avez fait des études d’infographie (Note: je rappelle que c’est à la base un guide pour mes étudiants).
Votre CV, c’est l’élément le plus important de votre candidature. Et 75% d’un CV réussi, c’est une mise en page qui donne envie de le lire. Ou qui ne donne pas envie de le jeter, c’est selon.

D’expérience, un CV réussi, c’est un CV sobre, aéré, avec quelques couleurs, des belles typos, une belle mise en page sans devoir ajouter des formes, des textures, des dégradés, etc…
Et puis ça économisera de l’encre à l’impression, c’est pas plus mal.

Donc à moins de savoir vraiment ce que vous faites (et encore), un CV “less is more“, c’est tout ce qu’il faut.

Et je mets quoi, dans mon CV ?

Tout. Et rien.

Soyez le plus précis possible sur vos compétences, c’est le plus important. Mais ne mentez pas ! Dans une des boîtes où j’ai bossé, on cherchait impérativement un développeur qui savait faire du xsl, pour un outil interne. Un jour, on reçoit une candidature pas dégueulasse, et sur son cv, le gars attribue 4 petites étoiles sur 5 à xml/xsl/xpath. On s’est dit “woaw, faut qu’on l’appelle, lui”.
On l’a appellé, et mieux, on l’a fait venir en entretien. Et en lui posant quelques questions basiques, on s’est rendu compte que le gars n’y connaissait que dalle, et qu’il avait juste mis ça pour faire bien.
Soyez sûr de ce que vous mettez en avant. Vous voulez savoir le plus drôle dans cette histoire ?
Quand j’ai postulé quelques mois plus tôt dans la boîte en question, j’avais cité xsl dans mon cv. J’y avais à peine touché, des années auparavant. Et au téléphone pour fixer un rendez-vous, le patron m’avait dit, en substance, qu’il était intéressé par ce point, et qu’il voulait me recevoir en rendez-vous le surlendemain.
J’ai filé à la librairie, j’ai pris le plus gros bouquin sur xml/xsl que j’y ai trouvé, et j’ai bouffé ça non-stop pendant deux jours. À l’entretien, j’en savais suffisament pour bluffer avec assurance, et j’ai eu le job, ce qui ma laissé quelques semaines pour me mettre sérieusement à xsl avant de commencer effectivement mon job.
En bref, soyez sûr de ce que vous faites.

Dans la section expérience, faites un tri : vous avez bossé deux semaines comme maître-nageur à la piscine municipale de Tartignon-les-marolles ? On s’en cogne, on a pas de piscine ici, on fait du web.
Ah, oui, c’est pour montrer que vous êtes responsable, que vous savez aider les gens… on s’en cogne. C’est une anecdote d’entretien d’embauche, rien de plus. Mettez les expériences pertinentes.

Autre section piège du CV, la section hobby/centre d’intérêt. C’est bien, c’est utile, mais soyez bref. Une ou deux activités, et tant qu’à faire, mettez les hobbys les plus insolites que vous avez. Éveillez la curiosité, si on vous pose la question en entretien, ça vous permettra de montrer que vous savez parler avec assurance, en décrivant à votre interlocuteur quelque chose qu’il ne sait pas.


Suivi

Vous avez envoyé vos mails, ça vous a pris la journée, pfiou, on va attendre de voir ce que ça donne, maman, tu me fais un chocolat chaud, je vais me mettre devant la console, préviens-moi si mon gsm vibre

Non.

Non, non, non, non, NON !

Vous devez bien vous rendre compte que dans une boîte, les gens travaillent (ou font bien semblant), et que votre mail, ils l’ont pitêt même pas encore vu. Ou si vite, ou marqué comme lu pasque juste au-dessus de votre mail, y en avait un autre avec écrit “FACTURE”, ou “Des femmes chaudes pas loin de chez toi” (ouais, là, vous pouvez pas lutter).

C’est pas le moment de se reposer, c’est à vous de vous bouger.
Envoyez vos mails, et attendez le lendemain. Vous aurez déjà eu quelques réponses, probablement. Indiquez dans votre fichier texte, en regard des adresses, les sociétés qui ont répondu, et ce que vous devez faire (rappeller, répondre, laisser tomber).

Ensuite, répondez aux mails qui le nécéssitent.

Et une fois cela fait, décrochez votre téléphone et sonnez à tous les autres. Présentez-vous super vite et demandez s’ils ont lu votre CV. Et si c’est non, soyez assez vif pour leur demander s’ils sont devant leur compte mail, et donnez-leur la date d’envoi. La plupart regarderont directement, ne serait-ce que pour expédier la chose. Et si ce qu’ils voient les intéressent, ça tombe bien, vous êtes déjà au téléphone.

Et quoi qu’il arrive, gardez votre fichier de suivi à jour.

Pour les sociétés qui sont éventuellement proche de chez vous, déplacez-vous. Allez-y au culot : “j’vous ai envoyé un CV et je passais dans le coin, je voulais être sûr que vous l’avez reçu”.
J’ai décroché un de mes premiers jobs à peu près comme ça.

Et si au bout de toute votre liste, vous n’avez rien trouvé, refaites une nouvelle liste. Élargissez vos horizons, creusez plus loin.

J’ai eu à chercher du boulot 4 fois en 5 ans. Avec cette petite démarche, je ne suis jamais resté au chômage plus de 2j. Ca n’a pas été de tout repos : je me suis tué la voix au téléphone et j’ai couru à droite et à gauche : mais je savais me mettre en avant et je montrais que j’en voulais.

Du coup, entre le gars qui va au devant des réponses et celui qui les attend chez lui devant sa boîte mail, le choix est vite fait…

leny

Il n'y a pas de module de commentaires sur ce blog, principalement pour éviter à devoir gérer avec les spams, la pub, les insultes, ...

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